Matri, Khaoula
Khaoula Matri (Tunisie) est docteure en sociologie de l’Université de Tunis et l’Université Paris V-Descartes sa thèse porte sur « Port du voile : représentations et pratiques du corps chez les femmes tunisiennes », chercheure associée à l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain à Tunis. Depuis 2014, elle est enseignante- chercheure à l’Université de Sousse et anime plusieurs activités scientifiques. Auteure de travaux concernant la violence fondée sur le genre, la condition féminine en Tunisie, la question du corps et de la sexualité, du voile et des normes sociales.
Projet de recherche:
Perceptions de violence genrée et cadre normative de la production des rapports homme et femmes : étude comparative entre la Tunisie et le Sénégal
Cette recherche porte sur les représentations de la violence genrée et le cadre normatif de sa production : étude comparative entre deux pays africains.
La problématique s’articule autour des formes de violence basées sur les genres dans les différents espaces et dans des cultures différentes. On vise à comprendre les processus de la construction des identités des hommes et des femmes et la normativité qui régit le rapport de pouvoir entre eux. La démarche combine (1) l’analyse socio-anthropologique concernant la production sociale du corps « féminin/ masculin », «de l’image/ de statut de femme/homme», la gestion de la sexualité, la négociation de la conformité relative aux rôles et aux statuts dans une perceptives de changement social (2) les approches historiques, politiques et juridiques relatives à la conceptualisation de violence fondée sur le genre dans un contexte d’universalisation des droits des femmes et l’élimination de toutes formes de discrimination entre les sexes, (3) Une enquête qualitative auprès des femmes et des hommes de différentes catégories socio-démographiques.
La VFG en tant que concept s’articule avec plusieurs strates de l’organisation sociale à savoir : l’espace (espace public, espace privé, espace virtuel, etc.), les liens sociaux (familiaux, conjugaux, professionnels, amicaux, de promiscuité, de l’anonymat, etc.), la marge de liberté de l’individu par rapport aux règles sociales et au système normatif de son groupe d’appartenance. Une conception de la violence mérite d’être développée en la croisant avec la construction des identités genrées, la construction du corps, des normes, perception de l’espace, l’autonomie de l’individu, la souffrance, afin de parvenir à une approche pluridisciplinaire et à partir d’une étude comparative entre deux contextes socio-culturels contrastés. La VFG peut se lire comme régulateur du rapport de pouvoir, un opérateur des relations sociales et un nœud interactionnel.
Faculté des lettres et des Sciences Sociales de Sousse
Université de Sousse
Tunisie