Boursier PAPA Savane

Savane, Lamine

Lamine Savané est titulaire d’une thèse en science politique de l’Université de Montpellier. Sa thèse a porté sur la sociologie des élites parlementaires maliennes, dans une perspective sociohistorique afin d’expliquer la sociogenèse du système politique hybride qui caractérise le champ politique malien, de même que les ressources mobilisables par les députés. Il a depuis été recruté comme Attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) puis comme vacataire, en charge de cours magistraux (CM) et de travaux dirigés (TD) au département de science politique de Montpellier de 2013 à 2019. Depuis février 2018, il a été recruté comme enseignant-chercheur en sociologie politique à l’Université de Ségou.  Il a aussi participé à des colloques internationaux, des séminaires et publié des articles et chapitres d’ouvrages sur la crise au sahel, la faillite de l’Etat le trafic de drogue, et sur les antagonismes sociaux et/ou politiques des groupes élitaires dans le nord du Mali.

 

Projet de recherche:

Rebellions armées, « terrorismes », conflits locaux et logiques de violence au nord et au centre du Mali

Le Mali, depuis la vague de démocratisation des années 1990, était considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, loué par les autorités françaises et les organisations internationales notamment, avant que le putsch du 22 mars 2012 ne fasse voler en éclats cette vision idyllique, et l’occupation des mouvements armés qui s’en suivirent au Nord du Mali. La corruption, le clientélisme, le népotisme et l’impunité avaient ainsi droit de cité sur Bamako. Ces mêmes pratiques au sommet de l’État, se retrouvaient dans les zones sahélo-sahariennes du nord où, l’irrédentisme touareg s’entrelaçait avec la route de contrebandiers (trafiquants de drogue ou d’armes pour la plupart). Certains de ces groupes armés vont très rapidement embrasser l’idéologie politique religieuse de l’islamisme radical pour justifier leurs engagements. L’absence criante de l’État s’est substituée par une redistribution de la rente clientélaire sur une base clanique, associant les grandes notabilités Touaregs du Nord. Un premier mandat plus tard, le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keita s’est résolu à faire un gouvernement d’Union nationale face à la détérioration de la situation sociopolitique qui s’est déplacé du nord vers le centre du Mali. En effet, dans une guerre asymétrique dans laquelle l’armée malienne enregistre énormément de pertes humaines, de nouvelles organisations djihadistes émergent dans le centre du Mali comme Al-Mourabitoune et le Front de Libération du Macina (FLM) avec à sa tête le prédicateur radicalisé Amadou Kouffa, issu de l’ethnie peulh majoritairement nomade et éleveur. À partir du premier trimestre 2017, toutes ces organisations terroristes Aqmi, Ansar Dine, Mujao, al-Mourabitoune et FLM vont se regrouper dans le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) dirigé par Iyad Ag Ghali. Ce projet de recherche ambitionne d’analyser les dynamiques conflictuelles à l’aune des antagonismes politiques locaux qui peuvent y avoir au sein d’une communauté, mais aussi contre d’autres communautés sans tomber dans une lecture simpliste d’un « djihad international ».

 

 

Faculté des sciences sociales (FASSO)

Université de Ségou

Mali

lamine.savane@yahoo.fr